le besoin de consolation est impossible à rassasier
Camille Miller
"Je sais que je devrais avancer.
Après tout, ça devait arriver, je m'y attendais. La fin s'approchait à grand pas vers les dernières semaines, mais la rupture reste un choc. C'était si rapide, tout est passé si vite. Ma vie d'avant, celle pendant, et maintenant. Après. Il est parti avec un autre et je meurs chaque jour un peu plus en y pensant. J'ai l'impression que je ne pourrais jamais plus être comme avant, à rester dans mon appartement pourri en banlieue de Paris, à fumer mes clopes en dessinant tout en enchaînant les coups d'un soir avec des filles moyennement jolies. Depuis que j'ai connu Jules, tout a changé. J'ai appris à aimer, à me stabiliser, à être conscient des gens qui m'entourent. J'ai appris que malgré ce qu'il s'était passé à mes 13 ans, je valais tout de même quelque chose.
Mais maintenant tout est cassé et je ne sais pas comment m'en sortir. Lui il y arrive, avec son nouveau mec de merde, il avance lui.
Moi je stagne, j'en reste à mes cours d'arts, mon lit vide, quelques soirées avec Ed, quelques nuits avec Sarah.
Tout m'ennuie tellement.
Il faut que je parte d'ici. Aller à Berlin ou à Buenos Aires j'en sais rien, mais je dois bouger. Je peux plus me laisser mourir une deuxième fois."
Petit con du soir, Camille n'a jamais su sa place dans le monde. S'il a connu une période de paix au creux des main de Jules, le seul amant qu'il n'a jamais eu, il se retrouve encore une fois lâché dans le vide.